Dossier - Trek au ladakh-Lamayaru Chilling

Vous êtes un(e) randonneur (euse) averti, entrainé et rompu à l'altitude et vous souhaitez visiter l'Inde du nord et sa fameuse province du Ladakh, alors n'hésitez pas vous ne serez pas déçu du voyage! D'abords parce que le dépaysement est total à comparer avec nos Alpes et puis avec l'itinéraire Lamayaru-Chilling vous ne croiserez pas beaucoup de touristes comme au Népal sur le tour des Anapurnas par exemple. Lisez notre aventure au ladakh et peut-être un jour vous prendrez le temps de découvrir cette magnifique région de hautes montagnes de l'Inde du nord.


Calme, hautes montagnes, spiritualité, fond de vallée verdoyant, monastères boudhistes, vie d'antan au rythme des saisons ladakhis, seront les ingrédients d'un trek de 3 ou 5 jours au goût authentique, pas difficile et au goût sauvage du Ladakh. 

Itinéraire


Après New Delhi, capitale surchauffée et grouillante, vous rejoindrez Leh où 2 options s'offrent à vous
- Soit votre budget n'est pas limité, mais votre durée de séjour si et vous ne souhaitez pas perdre de temps sur la route tout en profitant d'une vue imprenable et surplombant les montagnes himalayennes, alors l'avion est fait pour vous (trajet 1h30) sachez cependant que les liaisons sont irrégulières car liées à une météo capricieuse, et un aérodrome cerné de hautes montagnes, il faut compter + ou - 200€/pers pour un aller simple.

- Soit vous êtes plus terre à terre, patient et curieux de visiter les villages de Manali ou Vashist et choisissez un trajet en bus de plusieurs jours sur des "routes" de montagnes cahotiques avec des hauts cols (5000m), mais pour un coût dérisoire !

Leh, camp de base du trekking touristique


Leh est le point de départ des treks touristiques où toutes les agences se concentrent le long des ruelles pour vous proposer toutes sortes de trekkings et autres activités natures ou culturelles, rafting, VTT descente, visite de monastères, ou l'ascension du Stock Kangri (6121m) qui ne présente que peu de difficultés techniques, mais ou crampons et parfois piolets peuvent s'avérer utiles notamment sur l'arête sommitale.
Il vous faudra prendre 3 à 4 jours à lézarder dans Leh pour vous acclimater en douceur et s'éviter un dangereux MAM (mal aigu des montagnes) c'est tout de même à 3500 m !
Profitez-en pour visiter les alentours qui valent vraiment le coup notamment la palais royal qui domine la ville, et l'association women's alliance qui décrit l'historique de la vie à Leh, ses rapports entre les habitants et ses nombreux touristes qui affluent en nombre chaque été, c'est très instructif !
Dès que vous vous sentirez mieux et prêt à marcher vous prendrez un ticket de bus à la gare routière en contrebas de Leh, qui vous propose des trajet journaliers entre Leh et Lamayaru (10h pour 200km... tout est dit!). A moins que là encore encore par le biais d'une agence sur place vous ne faites appel à une cohorte de 4X4 ou de minibus pour vous acheminer plus rapidement et confortablement à votre point de départ.

Lamayaru


Sur Lamayaru (route vers l'ouest qui mène vers Kargil et le Pakistan) vous aurez l'occasion de souffler une nouvelle fois de la liaison routière et pourquoi pas faire une petite marche de décrassage dans les hauteurs du village pour tester votre forme, observer comme nous des antilopes sauvages et prendre quelques belles photos avec les derniers rayons du soleil surplombant cette belle cité.
Un petit tour dans le moonland (formation sédimentaire blanchâtre) qui est une curiosité géologique locale mérite aussi le détour et une petite marche d'acclimatation "facile".

Le trek Lamayuru-Chilling peut se faire "en autonomie ultra légère", bien que les deux étapes Hinju-SumdaChenmo et SumdaChenmo-Chiling soient longues (plus de 7h) avec 2 cols à presque 5000m. Il faut être déjà entraîné et acclimaté à l'altitude en amont pour profiter pleinement de ses sites grandioses.
Ceci est valable pour juillet et août qui représente la pleine saison des treks dans cette partie du monde. Vous trouverez sans peine de quoi vous ravitailler en cours de route, même si il ne faut pas se montrer trop difficile sur les vivres de courses vendues dans les petits magasins.
Vous trouverez assez facilement de quoi vous attacher les services d'un poney man au départ de ce trek, à Lamayaru, ce genre de service n'est pas trés cher. 300 roupies par jour et par personne repas compris.
En portant sa tente et son sac de couchage, comme nous l'avons fait, on peut aussi faire Lamayaru-Chilling en s'arrêtant aux campements prévus spécialement pour les groupes à Wanla, Angchang (après Hinju), Marjak (avant SumdaChenmo), Lanak (avant le Lanak La) et Chiling ou demander l'hospitalité chez l'habitant.
Il y a des restaurants-parachute à chaque camp à cette période ce qui est bien pratique. Nous avons préféré rentrer davantage en contact avec les ladakhis et leur proposer de nous loger moyennant quelques roupies bien acceptées, mais un conseil prévoyez des petites coupures, pour les payer à la juste valeur.

Récit du Trek LAMAYARU-CHILLING


Jour 1 Lamayuru - wanla

Départ à 7 h 25
En montant vers le col de Printiki La (3140m) et la Descente vers Shila
Dénivelés : + 315 m, - 595 m en 3 h 40
La première partie du trek n'est pas difficile en soi mais comme c'est une première mise en route à ces altitudes, il vaut mieux ne pas la négliger et respecter une allure plus faible qu'à votre habitude. Si vous avez un cardio-fréquencemètre il est judicieux de jeter un oeil dessus fréquement pour ne pas vous "griller" d'entrée de jeu surtout si vous portez votre propre sac.
A la sortie de Lamayaru par la route en revenant sur vos pas, direction Leh, vous trouverez sur le bord de la route à droite prés d'un brûleur d'encens un début de sentier de type single track en contrebas, qui vous mènera à travers les champs de cultures de blé, non loin d'une rivière sur la droite. Laissez-vous guider en zigzaguant pour rejoindre un chemin plus large à flanc de montagnes aprés avoir traversé la rivière, vous tomberez alors sur le fameux chörten (photo) à l'embouchure d'une vallée, vallée qui marque le début de votre "route" à suivre.
De là remonter la vallée et emprunter après quelques temps, un canyon étroit (vous ne pourrez alors plus vous tromper sur l'itinéraire qui vous fera gravir un premier petit col au nom de Printiki La (3140m), col atteint à 8 h 45 et ou flotte dans l'étroitesse du passage une ribambelle de chevaux de vents (drapeaux à prières tibétains) agités par l'effet venturi.
Pensez à boire régulièrement car le peu de vent qui circule dans ce canyon peut vous déssécher rapidement; profitez-en aussi pour vous tartiner le corps de crême solaire, vous êtes en altitude ne l'oubliez pas.
La re-descente sur shila est facile sur l'autre versant et le cadre de toute beauté. Des passages trés étroits par endroits peuvent êtrent schintés par un chemin plus haut, levez la tête et admirez l'ambiance.. Si vous avez loué les services d'un âne tenez le court pour l'aider à passer les petites chemins étroits et un peu aériens, une chute est vite arrivée, nous y avons vu une carcasse d'âne lors de notre passage.
Nous ne vous conseillons pas de faire de pause dans ce long passage "goulet" car de pars et d'autres des cailloux  peuvent se décrocher et dégringoler, c'est juste un conseil car nous n'avons rien vu de tel, mais prudence.
Il n'est pas rare de croiser en chemin des yacks isolés qui regagnent leurs pénates en solitaires.
Au bout de ce canyon vous déboucherez sur une large route caillouteuse qui continue de monter suivant une autre vallée perpendiculaire sur votre droite. Mais vous devez prendre à gauche et descendre pour rejoindre le village de Wanla en louvoyant entre des maisons ou sèchent des abricots sur les toits.
Nous avons choisis de rejoindre directement Hinju en longeant la rivière plutôt que de passer à Wanla et marcher sur une route ennuyeuse de 7km vers Phanjila. Il existe un chemin qui tourne à droite et qui évite Wanla. Il longe par la droite la rivière (photo) et est de toute beauté. Une passerelle est située plus loin à l’embouchure de la vallée, sous le village de Phanjila et permet de traverser la rivière; l’état de la passerelle laissait à désirer à l'époque, mais nous sommes passés prudemment et sans embûches et cela nous à permis d’éviter 7km d’une route de bitume… et de faire de belles rencontres (visite d’une école, repas « maison » chez l’habitante)

2ème jour : Wanla - Hinju (3935 m)
Il faut suivre une route goudronnée de 7 km et ennuyeuse jusqu'à Phanjila (3250m) ; ou de petits commerces de fortune vendent leurs abricots. ?Puis route large depuis Phanjila  non goudronnée et poussiéreuse qui monte jusqu'à Hinju. A notre passage cette route avait subi un fort éboulement empêchant l'accès par les 4X4 et les minibus.
Arrivé à la tombée de la nuit à la frontale après 9h de marche, nous avons toqué à une porte au bourg de Hinju et avons demandé l'hospitalité pour la nuit.
Le lendemain nous avons participé à la coupe des foins et sommes restés une nuit supplémentaire pour nous reposer et profiter du fabuleux cadre de ce village de montagne et communiquer tant bien que mal avec notre famille ladakhi.

Dénivelés : + 805 m en 7h30
Pour les groupes il y a un camping en amont de hinju Angshand.

3ème jour : hinju ou Angshand - Camp avant Sumda ou Sumda (4170 m)
Le temps est frais nous sommes partis tôt car le konzke La est annoncé à une altitude proche des 5000m, il est 7 h 18. Nous avons loué les services de notre hôte et de son âne pour nous soulager les épaules de nos charges lourdes.
Konzke La (4950 m officiels, bien moins à l'altimètre, gravi à 10 h 35 )
Nous trouvons là géraniums et campanules et en contrebas du col légèrement enneigé, des edelweiss parsèment la pelouse où nous prenons notre pique-nique.
Notre petit âne montre des signes de faiblesse et nous le déchargeons un peu pour le soulager.
La redescente s'avère longue et monotone, mais sans difficultés.
Un camp est situé sur un petit replat après Chanlung Do (chalets d'alpage). Nous préférons pousser jusque Sumda auprès d'une guesthouse et nous laver dans le bassin alimenté par une petite rivière bien fraîche !
Dénivelés : + 905 m, - 665 m en 5 h 40

4 ème jour : Sumda ou camp avant Sumda - Dungdungchen La - Chilling (4080 m)


Aujourd'hui c'est "grass'mat" avec un départ à 8h20... Gardant la vallée principale, nous rencontrons en rive droite une profusion d'aiguilles, de dalles rocheuses, toutes magnifiquement colorées de mauves. Sumda (4000m) : visite d'une Gompa et ancien boudha sculpté dans un tronc de genévrier.
Le chemin qui nous éloigne de Sumda est magnifique et suit les courbes de niveau, nous profitons de cette superbe vue et nous enfonçons encore plus profondément dans cette vallée où des hauts sommets nous toisent avec majesté. Le single track est roulant et la terre se pare de nuance de vert, de mauve tandis qu'en face de nous, un sommet pointu dressé vers le ciel, nous montre le chemin comme une aiguille de boussole.
Nous arrivons à la croisée de vallées et décidons de monter directement plutôt que de suivre le fond de vallée, ce sont 2 possibilités et nous choisirons le raccourci pour prendre de la hauteur plus tôt.
Nous prenons donc directement la montée pour le DungDungchen, il est alors 10h00.
La montée est belle mais dure; nous sentons les efforts des jours précédents peser dans les muscles et l'altitude raréfie la teneur en oxygène. Notre petit âne ne récupère pas de la veille, nous devons nous séparer de lui pour le préserver. Aprés une pause chapatis salvatrices, nous repartons à l'assaut du DungDungchen La non sans peines car chargé à nouveau comme des mulets.
Au sommet après 1h15 de grimpe depuis le camp de base, nous voyons la rivière Zanskar trés loin, le Stok Kangri (6120m) et le massif du Kang Yatse (6085m) droit devant nous !

Nous basculons et découvrons une petite maisonnette de pierres ou nous décidons de nous offrir une sieste roborative.
S'ensuit une descente de plus de 1300m de dénivelés, longue certes, mais incroyable de variétés de roches et de couleurs. et toujours cette vue magnifique.
Plus bas la vallée se resserre et il ne fait pas bon traîner dans le coin tellement les parois alentours nous semblent menaçantes et instables. Nous logeons plus bas encore un canal fait par les habitants pour drainer l'eau des glaciers jusque dans leur maisons, le vert remplace le minéral des roches, ça sent l'écurie pour nous !
Au bord du canal, la pause casse-croûte, rompt aussi le rythme de la fin de descente parmi les galets.
Chilling, fin du périple, (3290 m) sera notre terminus sous les abricotiers biens chargés.
Nous plantons enfin notre tente pour récupérer et prendre des contacts vers l'auberge pour préparer notre retour sur Leh

Dénivelés : + 495 m, - 1305 m en 6 h 15

5ème jour : Repos à Chilling
La petite auberge du bord de route nous accueille pour un repas chaud bien mérité. Il nous reste une bonne nuit de sommeil sous la tente avant de prévoir notre retour sur Leh. Il faut savoir que de nombreuses agences touristiques viennent déposer des touristes pour des descentes en rafting sur le fleuve Zanskar; il ne nous reste plus qu'à tendre le pouce pour qu'un de ces minibus nous transporte jusqu'à Leh moyennant quelques centaines de roupies âprement négociées.



Nous avons éffectué ce trek en couple et en semi-autonomie assez lourde (1 sac de 20kg et un de 15kg) ! A Leh nous avons photocopié un topo, aux informations et aux tracés trés grossiers mais suffisant pour ce trek tellement l'itinéraire est logique, il faut juste ne pas se planter de vallée. Les cartes vendues sur Leh, qui sons plus précises certes, mais sont aussi trop chères à notre goût. Si vous avez la possibilité de venir avec vos cartes depuis la France, certains magasins spécialisés peuvent vous fournir.
Rallonge en Option sur ce trek
Le trek Lamayaru-chilling peut aussi constitué la première partie d'un trek plus long qui mène jusqu'à Hemis. Il faut rajouter environ 7 jours de marche. A chilling il suffit de traverser le fleuve Zanskar grâce à une tyrolienne située en amont de la route de chilling. Cette deuxième partie peut vous mener à l'ascension optionnelle du Kang Yatse (6085m)
Crédits photos RaidRandoTrail©

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